La valorisation d’une société est une étape fondamentale dans le cadre de multiples opérations juridiques et financières, telles qu’une cession, une augmentation de capital, une transmission patrimoniale ou encore la sortie d’un associé. Cette démarche consiste à déterminer la valeur économique de l’entreprise, et son importance est cruciale, tant pour les parties prenantes que pour la réussite de l’opération.
Différentes méthodes permettent d’appréhender la valeur d’une société, chacune présentant des avantages et des limites. Selon les spécificités de l’entreprise et les objectifs de l’évaluation, le choix de la méthode peut être déterminant. Ces approches vont des calculs fondés sur les performances passées à des projections de rentabilité future, en passant par une analyse de l’actif net. Chacune offre une vision complémentaire, et il est souvent judicieux d’en croiser plusieurs pour obtenir une évaluation pertinente.
Cette évaluation s’avère encore plus complexe lorsque l’on traite de participations minoritaires. Ces dernières, en raison de leur faible pouvoir d’influence et de contrôle, subissent souvent des décotes spécifiques. Les enjeux juridiques et financiers liés à la valorisation, notamment en cas de litige ou de transmission, soulignent l’importance d’une approche rigoureuse et d’un recours à des experts qualifiés.
Dans ce contexte, voici les trois méthodes principales pour valoriser une société :
La méthode des multiples ou des comparables
La valorisation selon cette méthode repose sur l’application d’un coefficient multiplicateur à un indicateur financier clé de la société, tel que la rentabilité opérationnelle (EBITDA) ou le chiffre d’affaires. Cette approche est particulièrement répandue dans les secteurs où des données comparables sont facilement disponibles.
Comment procéder ?
- Identifier le coefficient approprié (également appelé multiple). Par exemple, dans le secteur industriel, il peut être de 8x l’EBITDA.
- Faire appel à des experts pour analyser des exemples boursiers (sociétés cotées) ou rechercher des transactions comparables sur des sociétés non cotées.
Attention : Les multiples se basent sur la valeur d’entreprise, qui inclut la dette. Pour obtenir la valeur des fonds propres (titres), il faut déduire la dette de cette valeur.
La méthode patrimoniale (actif net corrigé)
Cette méthode évalue la société à travers la différence entre son actif et son passif, en tenant compte des éventuelles plus-values latentes. Elle est souvent utilisée lorsque la société ne dispose pas de fonds de commerce significatif, comme dans le cas des sociétés immobilières.
Quand ? Pas de fond de commerce idéntifié ou SCI (valeur des murs uniquement, aps d’exploitation économique)
Calcul : actif – passif
Exemple : Pour une société détenant des biens immobiliers, la valorisation se basera sur la valeur des murs (et non sur l’activité d’exploitation).
La méthode des flux de trésorerie actualisés (DCF)
Considérée comme la plus précise, cette méthode repose sur l’évaluation des flux de trésorerie futurs générés par l’activité, actualisés à un taux reflétant le risque et le coût du capital. Elle est particulièrement adaptée aux entreprises disposant d’un business plan clair et cohérent.
On valorise le business plan, la rentabilité future.
Atouts : Cette méthode intègre les projections de rentabilité et les perspectives de croissance, offrant ainsi une vision dynamique de la valeur de l’entreprise.
Complexité :
- Requiert un business plan détaillé et réaliste.
- Nécessite des hypothèses solides sur les taux de croissance et les taux d’actualisation
- Nécessite + de travail par le comptable
Quelles pièces ?
Documents indispensables :
- Comptes annuels.
- Grands livres comptables.
- Rapports d’expertise (immobilière, évaluation d’actifs).
Limites : Les comptes comptables ne reflètent pas toujours fidèlement la réalité économique. Cette méthode peut manquer de pertinence pour des entreprises à forte valeur immatérielle ou avec des perspectives de croissance importantes.
Il faut donc la comptabilité complète, seule à même de chiffrer précisément et réellement la valeur de l’entreprise. Les comptes ne traduisent pas toujours la réalité de l’activité
L’idée est de définir un récurrent.
Points spécifiques :
- SCI : Une SCI gère généralement la propriété (et non la jouissance) des biens. En cas de démembrement des titres, la valorisation des parts doit être ajustée en conséquence.
- Position minoritaire : Être un actionnaire ou associé minoritaire peut diminuer la valeur des parts. Une décote pour minorité est souvent appliquée pour refléter le manque de contrôle et la faible liquidité des parts.
Conclusion : Choisir une méthode d’évaluation dépend des spécificités de la société et des objectifs de la transaction. L’idéal est souvent de croiser plusieurs approches pour obtenir une valorisation cohérente et équilibrée. Faire appel à des experts reste une nécessité pour garantir la fiabilité du processus.