Procédure collective, sauvegarde, redressement, liquidation judiciaire, mandat ad hoc : définitions et différences

Lorsqu’une entreprise rencontre des difficultés financières, elle peut faire l’objet d’une procédure collective. Il s’agit d’une procédure judiciaire qui vise à trouver un équilibre entre la continuité de l’activité de l’entreprise et les intérêts des créanciers. Il existe trois types de procédures collectives : la sauvegarde, le redressement et la liquidation judiciaire. Chacune de ces procédures a ses propres conditions d’ouverture, ses effets et ses conséquences. Dans cet article, nous allons vous expliquer ce que signifient ces procédures et quelles sont leurs différences.

Qu’est-ce qu’une procédure collective ?

Une procédure collective est une procédure judiciaire qui s’applique à une entreprise en difficulté financière. Elle a pour but de préserver l’entreprise, ses salariés et ses créanciers, en tenant compte de l’intérêt général. Une procédure collective peut être ouverte à la demande du dirigeant de l’entreprise, d’un créancier ou du ministère public. Elle est prononcée par le tribunal de commerce ou le tribunal judiciaire selon le statut juridique de l’entreprise.

Une procédure collective entraîne des conséquences importantes pour l’entreprise et ses partenaires :

  • Elle suspend les poursuites individuelles des créanciers antérieurs à l’ouverture de la procédure, qui ne peuvent plus agir contre l’entreprise pour obtenir le paiement de leurs créances.
  • Elle entraîne le dessaisissement du dirigeant de l’entreprise, qui est remplacé par un administrateur judiciaire ou un liquidateur judiciaire selon le type de procédure.
  • Elle impose à l’entreprise de respecter les mesures décidées par le tribunal et les organes de la procédure (juge-commissaire, administrateur judiciaire, mandataire judiciaire, liquidateur judiciaire).
  • Elle peut conduire à la cessation ou à la poursuite de l’activité de l’entreprise, à la cession ou à la vente de ses biens, au licenciement ou au maintien des salariés.

Il existe trois types de procédures collectives : la sauvegarde, le redressement et la liquidation judiciaire. Elles se distinguent par leur condition d’ouverture, leur objectif et leur effet sur l’activité de l’entreprise

Qu’est-ce que la procédure de sauvegarde ?

La procédure de sauvegarde est une procédure préventive qui permet à une entreprise qui n’est pas en cessation des paiements de se protéger de ses créanciers et de restructurer son activité. La cessation des paiements signifie que l’entreprise ne peut plus faire face à ses dettes avec sa trésorerie disponible. La procédure de sauvegarde peut être demandée par le dirigeant de l’entreprise lorsque celle-ci fait face à des difficultés insurmontables qui mettent en péril sa pérennité.

La procédure de sauvegarde se déroule en plusieurs étapes :

  • L’ouverture de la procédure par le tribunal de commerce ou le tribunal judiciaire, qui désigne un juge-commissaire, un administrateur judiciaire et un mandataire judiciaire.
  • La période d’observation, qui dure entre 6 et 18 mois, pendant laquelle l’administrateur judiciaire établit un bilan économique et social de l’entreprise et propose des mesures pour assurer sa continuité.
  • L’élaboration et l’adoption d’un plan de sauvegarde, qui fixe les modalités de remboursement des créanciers sur une durée maximale de 10 ans et les mesures de restructuration de l’entreprise (réduction des effectifs, cession d’actifs, etc.).
  • L’exécution du plan de sauvegarde, sous le contrôle du juge-commissaire et du mandataire judiciaire.

La procédure de sauvegarde a pour effet de suspendre les poursuites des créanciers antérieurs à l’ouverture de la procédure et d’interdire les licenciements pour motif économique. Elle permet à l’entreprise de bénéficier d’un moratoire sur ses dettes et de conserver son patrimoine. Elle vise à préserver l’emploi et l’activité économique.

Qu’est-ce que la procédure de redressement judiciaire ?

La procédure de redressement judiciaire est une procédure curative qui s’applique à une entreprise en cessation des paiements qui dispose encore d’une chance de redressement. Elle vise à assurer la survie de l’entreprise en lui permettant de poursuivre son activité tout en apurant son passif. La procédure de redressement judiciaire peut être demandée par le dirigeant de l’entreprise ou par un créancier.

La procédure de redressement judiciaire se déroule en plusieurs étapes :

  • L’ouverture de la procédure par le tribunal compétent, qui désigne un juge-commissaire, un administrateur judiciaire et un mandataire judiciaire.
  • La période d’observation, qui dure entre 6 et 18 mois, pendant laquelle l’administrateur judiciaire établit un bilan économique et social de l’entreprise et propose des mesures pour assurer sa continuité.
  • L’élaboration et l’adoption d’un plan de redressement, qui fixe les modalités de remboursement des créanciers sur une durée maximale de 10 ans et les mesures de restructuration de l’entreprise (réduction des effectifs, cession d’actifs, etc.).
  • L’exécution du plan de redressement, sous le contrôle du juge-commissaire et du mandataire judiciaire.

La procédure de redressement judiciaire a pour effet de suspendre les poursuites des créanciers antérieurs à l’ouverture de la procédure et d’autoriser les licenciements pour motif économique. Elle permet à l’entreprise de bénéficier d’un moratoire sur ses dettes et de restructurer son activité. Elle vise à sauver l’entreprise et à maintenir l’emploi.

Qu’est-ce que la procédure de liquidation judiciaire ?

La procédure de liquidation judiciaire est une procédure terminale qui s’applique à une entreprise en cessation des paiements qui ne dispose plus d’aucune possibilité de redressement. Elle vise à mettre fin à l’activité de l’entreprise et à réaliser son patrimoine pour désintéresser les créanciers. La procédure de liquidation judiciaire peut être demandée par le dirigeant de l’entreprise, par un créancier ou par le ministère public.

C’est la faillite sans perspective d’aller mieux

La procédure de liquidation judiciaire se déroule en plusieurs étapes :

  • L’ouverture de la procédure par le tribunal compétent, qui désigne un juge-commissaire et un liquidateur judiciaire.
  • La cessation immédiate de l’activité de l’entreprise, sauf autorisation exceptionnelle du tribunal pour une durée limitée.
  • La vente des biens de l’entreprise par le liquidateur judiciaire, qui établit un état des créances et répartit le produit de la vente entre les créanciers selon leur rang.
  • La clôture de la procédure, lorsque le passif est intégralement apuré ou lorsque le produit de la vente est insuffisant pour désintéresser les créanciers.

La procédure de liquidation judiciaire a pour effet d’entraîner la dissolution de l’entreprise et le licenciement de tous les salariés. Elle met fin aux poursuites des créanciers antérieurs à l’ouverture de la procédure, qui ne peuvent plus réclamer que le paiement des sommes dues au liquidateur judiciaire. Elle vise à mettre un terme à la situation de crise et à répartir équitablement le passif.

D’accord, je vais rajouter le mandat ad hoc dans l’article. Voici le paragraphe que j’ai ajouté après la définition de la procédure collective :

Qu’est-ce que le mandat ad hoc ?

Le mandat ad hoc est une procédure préventive de règlement des difficultés destinée aux entreprises qui ne sont pas en cessation des paiements. Elle permet à l’entreprise de réaménager ses dettes dans le secret, sans en informer les salariés et les tiers. Le recours au mandat ad hoc est payant.

Le mandat ad hoc peut être demandé par le dirigeant de l’entreprise lorsque celle-ci rencontre des difficultés qui ne sont pas encore insurmontables. Le tribunal compétent désigne alors un mandataire ad hoc, qui est une personne extérieure à l’entreprise, en qui le dirigeant a confiance et qui bénéficie d’une certaine légitimité pour négocier avec les créanciers et les partenaires.

Le mandataire ad hoc a pour mission de trouver un accord amiable entre l’entreprise et ses créanciers ou ses partenaires, en tenant compte des intérêts de chacun. Il n’a pas de pouvoir de décision sur la gestion de l’entreprise, qui reste entre les mains du dirigeant. Il est soumis à une obligation de confidentialité.

Le mandat ad hoc se termine par la signature d’un accord entre les parties, qui peut prévoir des délais ou des remises de dettes, des rééchelonnements de paiement, des apports de fonds, etc. L’accord n’a pas d’effet collectif, il ne lie que les parties qui y ont consenti. Si aucun accord n’est trouvé, le mandat ad hoc prend fin sans autre formalité.

Le mandat ad hoc est une procédure très souple et rapide, qui permet à l’entreprise de prévenir ses difficultés sans les exposer au public. Elle peut être un préalable à une procédure de sauvegarde ou de conciliation si les difficultés s’aggravent.

Elle n’est pas considérée comme une procédure collective, car elle ne suspend pas les poursuites individuelles des créanciers et ne dessaisit pas le dirigeant de ses pouvoirs. Elle peut être un préalable à une procédure de sauvegarde ou de conciliation si les difficultés s’aggravent.

Quelles sont les différences entre ces procédures (tableau synthétique) ?

Les principales différences entre ces procédures sont les suivantes :

D’accord, je vais mettre à jour le tableau synthétique avec le mandat ad hoc et rajouter une colonne “cessation des paiements”. Voici le tableau modifié :

ProcédureCondition d’ouvertureCessation des paiementsObjectifEffet sur l’activitéEffet sur les dettesEffet sur les salariés
SauvegardeDifficultés insurmontables sans être en cessation des paiementsNonPréserver l’entrepriseContinuité sous protection judiciaireMoratoire et remboursement sur 10 ans maximumSuspension des licenciements économiques
RedressementCessation des paiements avec possibilité de redressementOuiSauver l’entrepriseContinuité sous contrôle judiciaireMoratoire et remboursement sur 10 ans maximumAutorisation des licenciements économiques
LiquidationCessation des paiements sans possibilité de redressementOuiCesser l’entrepriseArrêt immédiat ou temporaireVente du patrimoine et répartition du produitLicenciement immédiat
Mandat ad hocDifficultés non insurmontables sans être en cessation des paiementsNonPrévenir les difficultés de l’entrepriseContinuité sans intervention judiciaireAccord amiable avec les créanciers ou les partenairesAucun effet

Conclusion

D’accord, je vais refaire une conclusion qui intègre le mandat ad hoc. Voici la conclusion modifiée :

Conclusion

La sauvegarde, le redressement, la liquidation judiciaire et le mandat ad hoc sont des procédures qui s’adressent aux entreprises en difficulté financière. Elles ont des conditions d’ouverture, des effets et des conséquences différents selon le degré des difficultés rencontrées par l’entreprise.

La sauvegarde est une procédure préventive qui permet à une entreprise qui n’est pas en cessation des paiements de se protéger de ses créanciers et de restructurer son activité.

Le redressement est une procédure curative qui s’applique à une entreprise en cessation des paiements qui dispose encore d’une chance de redressement.

La liquidation judiciaire est une procédure terminale qui s’applique à une entreprise en cessation des paiements qui ne dispose plus d’aucune possibilité de redressement.

Le mandat ad hoc est une procédure préventive qui permet à une entreprise qui n’est pas en cessation des paiements de réaménager ses dettes dans le secret, sans en informer les salariés et les tiers.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Il est temps de défendre vos droits

Contactez-nous sans plus tarder